Santiago et le passage de la cordillère des Andes

Dernier billet sur le Chili avec sa fameuse capitale : Santiago de Chile.
Une très belle ville, exceptionnellement bien organisée pour un pays d'Amérique du Sud. Des parcs, beaucoup de verdure...
De manière générale, je ne m'attendais pas à voir un pays si riche financièrement. On se croirait en Europe.




Patriotisme ou fierté, mais en tout cas, attitude typiquement sud américaine avec ce gigantesque drapeau flottant sur la place centrale.


A Santiago, j'ai pu rencontrer un ancien de mon école de commerce (HEC Lausanne), qui vit et travaille ici depuis de nombreuses années. Encore une rencontre pleine d'enseignements.
Et puis ce fut la fameuse traversée des Andes, grandiose :


Quand l'océan rencontre les Andes

Pablo Neruda, ne l'oublions pas, est Chilien. On ne pouvait donc pas quitter le Chili sans mieux connaître ce magnifique artiste. La visite de sa maison s'est révelée décevante, car surtout basée sur les objets de décoration de sa maison !

Dans un sens cela m'a rappelé le musée sur Khalil Gibran au Liban. On a eu cette réflexion, à savoir, la difficulté de s'exporter pour un poète et d'exporter ses poèmes, car ces derniers se trouvent dans une langue propre et on rencontre rapidement des difficultés de traduction car le vocabulaire est souvent plus précis, plus pointu que dans un roman.
D'ailleurs, afin de corroborer cette difficulté d'exportation, le plus fameux texte de Khalil Gibran est Le prophète, qui est plus un roman qu'un poème.

Heureusement pour les francophones Néruda l'était!



Et puis, puisqu'un artiste en attire d'autres, on a rencontré ce bonhomme qui en avait marre d'être un adulte et a voulu redevenir un enfant.
Il a donc construit sa maison comme si c'était un bateau. Une riche rencontre qui nous a bien fait réfléchir.



Pour ceux qui seraient intéressés, son bateau maison se nomme Nave Imaginaria

Lapostolle ou le bon goût francais ... au Chili

Au milieu de toutes ces visites, on en a profité pour découvrir ce magnifique domaine de Lapostolle appartenant à la famille éponyme, Marnier Lapostolle.

Une des plus belles caves que j'ai eu l'opportunité de visiter. Voyez plutôt :






Un endroit parfait pour une dégustation au top!



Valparaiso es loco!

Valaparaiso est une ville de bohémiens sur la côte chilienne. Toute proche de la très riche Viña del mar ! C'est surtout, historiquement un port, puis avec le temps devenue une ville d'artistes. Maintenant les bobos sont venus en masse mais sans détruire la culture artistique. Evidemment, on y rencontre beaucoup de vieux loups de mers échoués, des artistes, des pêcheurs, bref un joli bazar désorganisé.
On a eu les meilleurs guides possible : les parents de Mauricio ! Une tournée des bars exceptionnelle, comme dans un rêve !




Voici la danse locale : l'homme et la femme imitent la danse de séduction entre un coq et une poule, avec un air musical folklorique. Une superbe expérience.




Puis on a continué dans des bars aux multiples ambiances, la meilleure était à "la maison rouge", avec évidemment une star bien lointaine mais si populaire ici.


Et on a terminé dans ce bar vraiment incroyable, avec un chanteur, ou une chanteuse, au choix !



Tour des vignobles chiliens

Avec mon frère Laurent, nous avons pu réaliser un tour des différents vignobles chiliens. En quelques jours on a beaucoup pu visiter, parler, questionner et surtout déguster une quantité de vins pharaonique ! 

On a commencé par Louis-Antoine Luyt, ce Français perdu dans la campagne chilienne, qui nous a accueillis comme des rois:



Dans un tout autre genre, la famille Rothschild a investi afin de créer l'un des plus beaux vignobles du Chili, un beau domaine : Los Vascos. 


Puis, pendant plusieurs jours on a continué à visiter des vignobles tous plus beaux les uns que les autres, en compagnie de deux amis de Laurent. Mauricio et Samantha sont respectivement Chilien et Costaricienne, des bons guides donc, mais surtout un couple sympa avec qui on est resté plusieurs jours. Ca tombe bien, ils adorent le vin !







Après la dégustation, la sieste :





Tout de même, un point de déception : l'importance des affaires et de l'argent atteint son paroxysme dans ces pays du nouveau monde. Le Chili est vraiment dans cette optique. Un vignoble de 1000 hectares se permet de nous assurer qu'ils font un vin dit "bio". Loin de moi l'idée de penser comme un puriste ou même un naïf mais quand même, on ne fait pas du vin que pour l'argent. Quasiment tous les vignobles que j'ai pu visiter (sauf celui de Louis-Antoine) au Chili ont une stratégie marketing clairement élaborée, des cibles bien définies,  des offres spéciales, enfin tout ce que l'on apprend dans les Business Schools. Ce que je veux juste expliquer par là, c'est que le vin ne doit pas être que du business. Je comprends bien qu'il faut vendre son vin mais pas sous n'importe quels moyens. Heureusement que quelques vrais vignerons ne confirment pas ce qui devient une règle (comme Louis-Antoine).

Bienvenido en Santiago de Chile!

Je ne pouvais pas venir en Amérique du Sud sans passer par le Chili et l'Argentine. Deux magnifiques pays  qui ont une place importante sur le carte mondiale des vins. 

Mon grand frère Laurent, entrepreneur au Costa Rica, me suit dans ce périple sud américain.

Petit commentaire sur le vin chilien :

Les premiers pieds de vigne arrivent en même temps que les premiers conquistadors espagnols. Une fois de plus, religion et culture de la vigne sont intimement liées puisque les missionnaires catholiques ont besoin de vin afin de célébrer les messes.
Au XIXième siècle, la crise du phylloxéra détruit quasiment toutes les cultures de la vigne en Europe. Le Chili est le seul pays à ne pas être touché par cette maladie qui ronge les pieds de vigne, en grande partie grâce à la barrière naturelle des Andes.

Aujourd'hui, la production est extrêmement industrialisée. Par exemple, Concha y Toro, groupe chilien, produit plus de 100 millions de bouteilles par an !

Il y a quelques grandes familles françaises qui se sont installées dans le domaine du vin au Chili. Notamment les familles Rothschild, Marnier-Lapostolle, Dassault, Laroche...

On a pu visiter ces grands domaines mais le but de mon tour du monde est surtout d'aller à la rencontre des petits vignerons, des gars qui ont du mal à s'en sortir, des vignerons qui ont une certaine idée du vin, qui font leur vin par passion et non pour les affaires !

Dans ce cadre là, on a rencontré un personnage haut en couleur, un puriste, qui fait du "vin de soif" comme il le dit si bien. Un vin de vigneron pour boire entre amis. Je présenterai mieux ce Louis-Antoine Luyt plus tard sous forme de portrait.

Rencontre avec l'UFE locale

Mon tour du monde est réalisé en co-partenariat avec l'Union de Français de l'Etranger (UFE- voir l'onglet "Le Projet" pour plus d'explications).

Occasion à ne pas rater pour prendre une photo avec le président de l'UFE Costa Rica, Philippe d'Eaubonne et un membre du bureau Laurent Duvergey !
Bien évidemment autour d'un verre de champagne!





Du vin à Tahiti ou lorsque la passion sublime la raison !

Avec un peu de retard, l'article sur le vin de Tahiti.







Curriculum Vinum :
- Vin de Tahiti. Dominique Auroy, propriétaire, Sébastien Thépenier œnologue, 7 hectares de vignes.
- Cépages :Carignan, Muscat, Italia.
- Age des vignes : de 2 à 13 ans. Environ 25 hl/ha. Deux vendanges par an. En démarche Bio depuis 2010.
- Sols : Des sols différents mais globalement calcaire corallien.
- Climat : de fortes chaleurs,  des sécheresses et de l'humidité caractérisent le climat.
- Gammes : Un rosé et trois blancs (sec, moelleux, corail). Pas d'Appellation d'Origine Contrôlée. Une irrigation contrôlée.
- Canaux de distribution : Cavistes, particuliers, exportation. Production : 50'000 bouteilles par an. Environ 20 euros la bouteille.













Par Fabien Duvergey, Atoll de Rangiroa, Polynésie française.
Vous ne rêvez pas, le vin de Tahiti existe réellement. Un pari fou qu'a relevé Dominique Auroy sur cette terre située aux antipodes de la métropole. Récit d'une histoire fantastique.
« Le propre des hommes passionnés est de ne pas croire un seul mot de ce que l'on écrit sur les passions ». Cette citation d'Alain pourrait résumer à merveille le caractère de Mr. Auroy, cet homme de défis et de passion.
Certes, un Français passionné de vin pourrait être défini comme un pléonasme. Mais dans la passion il y a des degrés, Mr. Auroy peut rentrer sur l’échelon le plus élevé.
Visite d'une certaine idée du Paradis
Sur l'atoll de Rangiroa (« l'île au ciel immense » en dialecte local), le directeur technique, Sébastien Thépenier, et son équipe prennent le bateau pour rejoindre le motu (ilot) où sont plantées les vignes. En traversant le lagon, les raies et dauphins suivent l'embarcation. Arrivé sur le motu, le chemin de corail encadré par les cocotiers et les rosiers guide le visiteur. Protégé des cyclones par des arbres brise-vent, le domaine Ampélidacées s'ouvre pour observer les fameuses rangées de vignes. 
Les vendanges s'effectuent deux fois par an. Les vignes poussent sur un sol corallien, envahies par le soleil et l'air salin entre lagon et océan.
La création de ce vignoble de Tahiti est le fruit d'un travail titanesque, d'un travail de passionnés. L'instigateur de ce projet est un industriel, Mr. Auroy, plus qu'un passionné, c'est un amoureux de la vigne et du vin. Un amoureux de l'histoire du vin, de ce que représente la culture de la vigne à travers les âges. C'est aussi et surtout un homme de défis, un homme allant à l'encontre des idées reçues et des conclusions hâtives.
Après son baccalauréat, il décide de travailler dans le domaine de l'énergie et à l'étranger, il part au Sahara pour travailler sur les « pipelines ». A 23 ans et avec déjà une solide expérience, il est responsable de plusieurs centaines de personnes.
Il continue à travailler dans le domaine de l'énergie et lorsque EDF conclut qu'il n'est pas possible de créer de l'énergie hydraulique dans le Pacifique, Dominique Auroy relève le défi. Il crée sa société d'hydroélectricité en Polynésie française. Puis, il devient plus tard directeur des « Brasseries du Pacifique ». 
Son intérêt pour le vin croît et il se fait alors des connaissances dans le Bordelais, qui lui transmettent un savoir. Auprès de ces passionnés, de ces connaisseurs, il acquiert une connaissance du vin beaucoup plus précise, et l'idée d'investir dans le milieu du vin se précise.
« Ce n'est pas possible »
Acheter un domaine en Bordelais ? Peu d'intérêts lorsque l'on connaît son côté  novateur. L'idée étant de créer un nouveau vignoble, d'aller dans des endroits jamais explorés en terme vinicole. Au début des années quatre-vingt dix, les pays du nouveau monde ont déjà pris toute leur ampleur sous l'impulsion de la Californie. Oui, il faut essayer quelque chose de marginal, de différent, de fou : Tahiti ! L'idée est saugrenue et mal reçue, les premiers commentaires fusent : « Il est impossible de faire pousser de la vigne sous ces climats », « Tu vas y perdre ton argent ». Comme à l’accoutumé, loin de le freiner, ces phrases le motivent et le poussent à commencer ce projet fou.
L'aventure commence par l'étude de la faisabilité du projet. De 1992 à 1994, un travail de recherche fondamental est opéré, notamment sous l'impulsion de Bernard Hudelot, professeur à l'Université de la vigne et du vin de Dijon qui étudie et tente de maîtriser le cycle végétatif sous ce climat. Les cinq archipels de la Polynésie française sont sélectionnés afin d'y  planter de la vigne. Trois critères sont étudiés : l'approvisionnement en eau douce, la luminosité et le type de sol. Paradoxalement, le plus difficile est de trouver une luminosité suffisante. Seul l'archipel des Tuamotu remplit ce critère, plus particulièrement l'atoll de Hao. De 1995 à 1996, les premières plantations de vignes s'effectuent, avant d'observer qu'un atoll au nord-est serait plus approprié. En 1997, on plante alors une centaine de cépages différents sur l'atoll de Rangiroa, anneau de corail à une heure d'avion de Papeete. Le but étant de savoir quelles variétés s'acclimateront le mieux. Rapidement trois cépages s'épanouissent sur ce sol corallien : le Carignan, le Muscat et l'Italia.
En 1999, la première récolte est de seulement 1,5 litre mais ô combien symbolique : le premier vin de Tahiti est créé ! A partir de ce moment, il s'agit d'augmenter la production et de vendre le vin.
En 2000, la production est de 15 litres. Deux stratégies sont implémentées : certaines gammes sont mises dans des bouteilles de cinquante centilitres et un vin rouge est réalisé à partir du Carignan. Mais ces choix vont s'avérer problématiques dans le développement et la réputation des Vins de Tahiti. En effet, les  bouteilles de  cinquante centilitres ne sont pas assimilées par le consommateur, habitué à des bouteilles standard de soixante-quinze centilitres. De plus, il y a une telle attente de la part des Polynésiens de connaître « leur » vin que les critiques populaires sont acerbes. En métropole, les préjugés et les railleries fusent. Les premiers vins rouges ne conviennent pas au palais des consommateurs. 
Les premières réputations sont souvent les plus dures à combattre. Pendant plus de dix ans l'équipe de Dominique Auroy, avec notamment Dominique Jezegou, directrice de la communication et Sébastien Thépenier, va tenter de changer cette première image. Un marketing visuel qui change, des bouteilles standardisées à  soixante-quinze centilitres, la suppression du vin rouge et une recherche plus approfondie sur les vins blancs et rosés. Les résultats se font sentir et en 2008 et 2009, le vin blanc obtient des médailles aux Vinalies Internationales de Paris.
Le blanc de Corail est bien équilibré et, avec ses notes vanillées, il s'accorde parfaitement avec la cuisine polynésienne. Le rosé est frais, agréable et peut rivaliser avec aisance avec les  meilleurs rosés d'Europe.
Convaincu par ce succès, Dominique Auroy n'a pas fini de relever de nouveaux défis et a décidé de créer un second vignoble … au Gabon. La première cuvée Omar Bongo est créée en 2004 mais ça, c'est une autre histoire !
Le premier tour du monde des vignerons et oenologues français expatriés sur : Vin-et-voyage.blogspot.com
Plus d'informations sur :
www.vindetahiti.com






Visite de Isla San Lucas

Samedi, on s'est fait une balade, pour connaitre l'Alcatraz local.
Située au large du Costa Rica, cette petite île de San Lucas fut au tout début, le lieu de quarantaine des bateaux espagnols au début de la colonisation. L'île permettait de concentrer virus et bactéries afin de ne pas propager les maladies sur le continent.
Puis, au 19ème siècle c'est devenu une prison qui fut fermée en 1994.

Assez déçu de la visite. Le but des guides est de s'arrêter sur les détails croustillants, les histoires de prisonniers, et quasiment rien sur l'Histoire de cette île. Evidemment, les faits divers sont toujours plus passionnants que l'Histoire !


L'ancienne église


Au temps où Pelé jouait à NY!




Retour sur le bateau

Coucher de soleil à Puntarenas